La chevelure est depuis toujours associée à une histoire, à une tradition, à une culture. Elle peut marquer un deuil, une situation matrimoniale, un statut social. La domination des codes de beauté occidentaux à la fin des années disco a poussé les femmes noires à recourir au défrisage pour correspondre aux normes. Mais cette époque est révolue, le « nappy hair » reprend de la place.
Les cheveux sont marquent la culture, la tradition et les origines d’une personne. L’afro féminisme veut mettre les femmes noires en avant.
Le mouvement « nappy hair »
Le « nappy hair », traduction de « crépu » en anglais ou contraction de « natural » et « happy », consiste à laisser vivre librement et fièrement ses cheveux. Ce mouvement est un phénomène de mode, mais il a également des effets positifs sur la santé des personnes aux cheveux crépus. Cela épargne le cuir chevelu des produits chimiques destinés au défrisage.
D’un autre côté, le « nappy hair » reflète une affirmation de l’appartenance ethnique et une reconnaissance de ses racines. Les enjeux sexiste et racial autour des cheveux sont tels que de nombreuses femmes afro ont longtemps renié leur origine. Effectivement, le poids historique de la « crépitude » à l’exemple de l’apartheid en Afrique du Sud alourdit la vie sociétale des femmes noires. Et si on veut généraliser, on peut également citer comme exemple les blondes qui sont fréquemment victimes de blagues stéréotypées.
L’afro-féminisme
La société s’est toujours référencée sur la chevelure pour distribuer les rôles sociaux d’après le sociologue Michel Messu. Mais ce sont toujours les femmes qui sont les plus touchées par cette codification. Elles sont en effet entre le clou et le marteau avec le racisme et le sexisme dont elles sont parallèlement victimes.
Le féminisme « classique » ne correspondait pas aux femmes noires parce qu’il ne prenait pas en compte cette dimension raciale. Elles sont pourtant victimes d’une dictature à la fois imposée par les hommes et par la société occidentale. Elles sont contraintes de suivre des normes esthétiques que même les blanches arrivent difficilement à atteindre. C’est d’ailleurs ce que confirme la sociologue Juliette Smeralda : « les Noirs vivent dans un monde où ils n’ont pas fixé les règles ». L’afro-féminisme veut alors lutter contre cette oppression en mettant en avant les femmes noires parce qu’elles sont les mieux placées pour en discuter. C’est aussi un combat pour une reconnaissance de la beauté noire. Le « nappy hair » en fait partie.
La dominance des codes de beauté occidentaux se fait ressentir dès le plus jeune âge avec la commercialisation des poupées blondes, à la silhouette longiligne et aux cheveux lisses. Cela pousse la fillette à remettre en question sa beauté et à ne plus avoir confiance en elle. L’afro-féminisme doit continuer à promouvoir et à médiatiser des modèles de beauté auxquels les Noires peuvent s’identifier. Il faut toutefois éviter l’extrémisme pour ne pas discréditer le mouvement.
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