Blanchiment de peau : un mal qui mine l’Afrique

Effet de mode ou crise identitaire, le blanchiment de peau ne cesse de prendre de l’ampleur dans plusieurs pays africains. Pourtant, cette pratique n’est pas sans danger. Explications…

Blanchiment de peau

En Afrique, le blanchiment de peau reste un acte trés courant et pourtant trés dangereux.

Blanchiment de peau et ses origines

L’histoire du blanchiment de peau débute vers la fin des années 60 aux Etats-Unis quand des ouvriers noirs travaillant dans le textile ont découvert le pouvoir de l’hydroquinone. Utilisée pour délaver les jeans, cette substance chimique a aussi la capacité d’éclaircir la peau. C’est là qu’a donc commencé la « dépigmentation intentionnelle » de la peau. Il s’agit d’une pratique visant à détruire les mélanines (pigments responsables de la couleur de peau) pour blanchir la peau.

Le phénomène a ensuite traversé les frontières pour atteindre une cible privilégiée : l’Afrique. Depuis toujours, le continent souffre d’une profonde crise identitaire de ses occupants. Et la colonisation y a largement contribué puisque celle-ci a inscrit le teint clair ou métissé comme un critère de valeur dans plusieurs sociétés africaines. A cela s’ajoute l’influence de l’industrie cosmétique qui semble souvent associer la peau blanche à la beauté dans ses campagnes.

Blanchiment de peau et ses dangers

Les produits contenant des agents éclaircissants inondent actuellement le marché. Mais, les spécialistes les regroupent en deux catégories : ceux qu’on applique directement sur la peau (crème, gel, lait, savon…) et ceux qu’on injecte dans l’organisme. S’ils sont souvent efficaces, ils peuvent aussi être nocifs pour la peau. Et pour cause, ces produits contiennent souvent des substances chimiques dangereuses et interdites.

C’est le cas des corticoïdes (hormones naturelles synthétisées) qui ont des effets désastreux sur la peau : dermatoses, vergetures, hyperpilosité, acnés… De même pour l’hydroquinone qui est uniquement autorisée pour la préparation des ongles artificiels. Etant particulièrement toxique pour les mélanocytes, ce produit est interdit en Europe depuis 2011. Quant aux dérivés mercuriels, ils peuvent être à l’origine d’intoxications et conduire à d’importantes complications cutanées. Par ailleurs, ces substances ont également de lourdes conséquences sur la santé : cancer de la peau, cancer du sang, hypertension artérielle, diabète, complications rénales…

Malgré ces conséquences irréversibles, la dépigmentation continue malheureusement à séduire les africains. Du Sénégal, en passant par le Mali, le Ghana, le Nigéria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Benin, la tendance est en hausse. Pourtant, les gouvernements des pays concernés tardent à avancer des solutions efficaces pour lutter contre ce fléau dévastateur.

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