Femme passionnée et dévouée, Bintou-Sissokho Camara nous fait part de son long parcours pour arriver jusqu’à la création de Biolissime, marque de cosmétique dédiée aux peaux mates à foncées qui entend tirer profit de toutes les vertus procurées par Mère-nature.

Bintou Sissokho-Camara revient sur les origines de sa marque et de son parcours pour atteindre ses objectifs en tant qu’entrepreneur.
Alice Pujol : Avant Biolissime, vous avez déjà bénéficié d’une expérience professionnelle dans la cosmétique. Peut-on en parler ?
Bintou Sissokho-Camara: C’est vrai que cette expérience m’a permis de m’intéresser plus en profondeur à l’univers de la cosmétique pour les peaux mates à foncées. Par le passé, j’exerçais en tant que responsable d’une enseigne spécialisée dans la vente de produits ethno-cosmétiques. J’ai été formé par un laboratoire intervenant dans la fabrication de produits dédiés aux personnes de couleur. Cette première expérience m’a mis dans le bain. J’ai acquis un socle de connaissances autour des sujets sur l’entretien de la peau, l’élimination des taches pigmentaires, les problèmes de peaux foncées etc. Tout ça m’a énormément aidé à lancer ma propre enseigne.
Alice Pujol : Quel a été le déclic qui vous a poussé à créer votre propre marque ?
Bintou Sissokho-Camara: D’abord, dans le contexte où moi-même, j’ai été auparavant victime d’acnés hormonales, il m’était très difficile de trouver des soins qui étaient adaptés à mon type de peau. J’avais des taches disgracieuses qui envahissaient mon visage. C’était très pénible à vivre. Ce problème était du à une contraception que je prenais et qui a provoqué un excès de production d’hormones. Je suis allée voir un dermatologue qui m’a prescrit un traitement. Progressivement, les boutons d’acnés disparaissaient. Mais il y avait toujours ce problème de taches pigmentaires qui persistaient. Apparemment, ce genre de souci est très fréquent chez les femmes à peau foncée.
Je me suis alors demandée : comment vaincre ces taches pigmentaires sans pour autant blanchir la peau ? Car c’est un gros problème notamment en Afrique où les femmes usent de substances dangereuses. J’ai entamé une démarche pour lancer ma gamme à base d’actifs naturels qui ne blanchissent pas mais unifient la peau.
Alice Pujol : Comment se sont déroulés les débuts de Biolissime ?
Bintou Sissokho-Camara : J’ai d’abord suivi une formation au sein de l’IRFED ou Institut International de Recherche et de Formation, Éducation Cultures Développement. Une association qui intervient dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin. Chez eux, j’ai reçu des conseils pour la création de mon entreprise.
Et, avant le lancement de Biolissime, j’ai suivi un stage intensif de 6 mois avec des professeurs qui m’ont enseigné à structurer mon projet et évaluer les demandes au niveau du marché. En d’autres termes, à définir si mon projet pouvait se stabiliser dans le temps.
Je me suis ensuite rapprochée d’un premier laboratoire pour réaliser les premières formulations. J’étais la première à tester les produits. Ils étaient à base de plantes mais étaient surdosés. Or, un surdosage d’actifs antitaches pouvait avoir des effets indésirables. C’était contraire à ce que je voulais. Au lieu d’enlever les taches au fait, ils blanchissaient juste mon teint sans éliminer les taches. Le produit ne réglait pas vraiment le problème pigmentaire que je recherchais.
Nous avons rapidement mis un terme à notre collaboration. J’ai tenté ma chance avec un second laboratoire qui partageait plus la même vision que moi. Il m’a même proposé un actif breveté à l’international : le Synovéa HR. Un soin unifiant qui traite la mélanogenèse et en même temps stimule les gluthations qui augmentent les défenses immunitaires de la peau et la protègent du soleil.
Alice Pujol : Parlez-nous de cette époque ?
Nous avons sorti une petite production. On a commencé par le gel nettoyant et la crème du jour ensuite. Viennent ensuite le lancement des produits tests en pharmacie. J’ai eu des contrats et des commandes. En parallèle, j’ai décidé de lancer un blog qui m’a aidé à annoncer aux gens la sortie de mes produits. Celui-ci m’a permis de voir que des clients étaient intéressés par mes produits. Aujourd’hui, l’évolution de la marque se fait de façon progressive. Nous ne sommes pas une multinationale. On y va avec les moyens qu’on a. J’envisage quelques nouveautés notamment concernant le packaging.
Alice Pujol : Un dernier mot pour nos lectrices ?
Bintou Sissokho-Camara : Pour mener à bien ce projet, j’ai du apprendre à concilier ma vie de mère de famille et chef d’entreprise et ça n’a pas été évident. Mais, cette expérience m’a appris énormément de choses autour de ce métier. Pour celles qui veulent se lancer dans ce domaine, je vous y encourage. Faites les choses avec passion et amour parce que c’est cette envie qui sera la clé de votre succès. Sans oublier de garder un esprit compétitif, combatif et positif pour augmenter la confiance en soi. La confiance est comme une fleur qu’il faut arroser tous les jours.