A l’heure où le féminisme fait l’objet de plusieurs déclinaisons, la France vit l’émergence de l’afroféminisme. Ses partisanes luttent contre plusieurs sortes de discrimination et d’oppression liées à la couleur de peau. Le point avec Biolissime…
Etre femme et noire de peau, deux combats au quotidien
L’afroféminisme reste dans la continuité du mouvement black feminism, né aux Etats-Unis dans les années 50. Celui-ci prône non-seulement l’égalité des sexes, mais milite également pour que les femmes noires soient mieux considérées au sein de la société. Parmi celles qu’il a rendues célèbres, Angela Davis est une femme politique engagée qui, dans les années 70, fût la première à dénoncer l’intersectionnalité subie par les femmes de couleur, en étant victimes à la fois de sexisme et de racisme.
De nos jours, le terme « afro » joint le féminisme pour désigner la lutte des femmes d’origine africaine subissant des inégalités et discriminations criantes. Tout comme la plupart des féministes de race caucasienne, les membres du mouvement afroféministe se battent, d’une part, pour avoir les mêmes droits que les hommes et de l’autre, contre les diktats de beauté mis en avant par les médias. En revanche, elles se sentent deux fois plus mal dans leur peau, car leurs différences sur le plan physique les rendent non-conformes, voire contraires au modèle de la femme occidentale mis en avant dans la société. Elles se sentent donc dans l’obligation de revendiquer leurs particularités physiques afin d’être sur le même pied d’égalité que les femmes blanches sur le plan esthétique, social et professionnel.
Mwasi, un collectif pour se faire entendre
Reprochant à la plupart des mouvements féministes de ne pas réellement comprendre et se préoccuper de leurs réalités, les femmes victimes à la fois de négrophobie et de sexisme se sentaient livrées à elles-mêmes et ont choisi de créer leurs propres associations. Mwasi, fondé en 2014, est leur mouvement le plus populaire à ce jour. Il fait aujourd’hui partie de nombreux collectifs afro-féministes permettant aux femmes noires et racisées de se retrouver, de s’exprimer et de témoigner entre elles de ce qu’elles ont vécu, pour ensuite trouver des modes d’actions.
Son militantisme s’effectue également sous forme de manifestations, de participation à des conférences, table-rondes féministes et à des événements culturels. Blâmant également certains groupes féministes comme « Osez le féminisme » de parler de sujets qui ne les concernent pas, les afro-féministes revendiquent être non-mixtes pour mieux se concentrer sur leurs propres problèmes et préparer leur émancipation.