A cause d’un féminisme jugé comme étant « taillé » pour les femmes blanches, certaines femmes black ont décidé de relancer un mouvement de révolte appelé « afroféminisme » qui lutte contre le sexisme et contre le racisme. Mais dans ce combat, il existe des ambiguïtés notamment liées au nouveau phénomène en vogue appelé le « nappy hair » qu’il est désormais temps d’éclaircir.
Qui dit Nappy girl ne dit pas forcément afroféministe
Le nappy est un phénomène qui prend une ampleur inimaginable. La preuve : il suffit de le taper sur Google pour accéder à plus de 14 700 000 de résultats. Cette expression issue de la contraction des mots « natural » et « happy » revendique le naturel et prêche un retour à l’afro. Exit donc les défrisages et autres produits capillaires assouplissants qui de toute façon entraînaient des risques sur la santé et place à une chevelure naturelle qui démontre nos véritables origines.
Dans une société qui désocialise la gente féminine et qui apporte de nombreux préjugés sur le cheveu crépu, beaucoup de femmes tournent le dos à cette coiffure qui leur est propre. C’est pourquoi pour revaloriser la femme black, les naturalistas décident alors d’arborer leur afro ceci également avec pour objectif de lutter contre le sexisme et le racisme.
Cette tendance propulsée par les réseaux sociaux et par certaines adeptes qui ont créé leurs propres chaînes Youtube pour raconter leur retour au naturel a même séduit certaines partisanes du mouvement afro-féminisme. Mais attention, l’erreur est ici de penser que si le nappy attire les afroféministes, ce n’est pas forcément réciproque.
Un mouvement de lutte contre le racisme et le sexisme
Afroféminisme c’est un peu une version moderne du mouvement Black feminism né aux Etats-Unis dans les années 70. Il est apparu suite à un constat : le féminisme de l’ère contemporaine ne revendique que des sujets pensés pour les femmes blanches. Ce mouvement très présent sur les réseaux sociaux estime que la femme noire n’a pas pu profiter pleinement de son émancipation à cause notamment des diktats qui considèrent la beauté caucasienne comme un standard.
Parmi les collectifs français les plus connus dans ce domaine figure MWASI né sous l’impulsion d’afrodescendantes qui veulent que les femmes blacks puissent se réapproprier leur identité. Ce collectif veut mettre en valeur dans toute sa diversité la femme noire.
Un objectif tout à fait louable mais qui entraîne parfois des dérapages. Il existe des extrémistes du mouvement qui – dans leur lutte- ont créé un nouveau type de ségrégation en jugeant les femmes qui choisissent une autre coupe plutôt que l’afro au naturel. Ces afroféministes tentant d’imposer leur vision de la femme noire créent ainsi des paradoxes sur le réel objectif de ce mouvement.
Une forme d’oppression répréhensible puisqu’elle impulse un sentiment d’infériorité chez les femmes n’arborant pas d’afro ou ayant la peau un peu plus claire.